Interview de l'UVCDR - Union des Vignerons des Côtes du Rhône

OCTOBRE 2019


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Avec sa collection « Réserve » présentée en avril 2019, le groupe coopératif rhodanien, qui regroupe 11 caves de la Vallée du Rhône méridionale, poursuit sa politique de valorisation de ses gammes. Le point avec Laurent Reinteau, directeur général, qui est à la manœuvre sur cette stratégie offensive.

Avec Cellier 2020, l’équipe dirigeante de l’UVCDR (Union des Vignerons des Côtes du Rhône) avait engagé il y a quelques années une réflexion visant essentiellement à valoriser les productions du groupement : les deux grosses marques que sont  Cellier des Dauphins et Vignerons de l’Enclave (des signatures d’appellations dans laquelle on retrouve à peu près toutes les appellations de la Vallée du Rhône) sans oublier  Boissy & Delaygues , une marque de niche, indépendante du Cellier, qui intègre le domaine Château de l’Estagnol à Tulette (côtes-du-rhône et côtes-du-rhône villages) et le nouveau domaine que l’UVCDR vient d’acquérir, le domaine de Galuval,  40 ha de vignes, en cru principalement (Cairanne et Rasteau).

« Cette politique de valorisation a démarré bien avant mon arrivée, souligne Laurent Reinteau, l’actuel directeur général, qui a fait l’essentiel de sa carrière en Champagne avant de prendre ses fonctions en 2017 à l’UVCDR. Et elle se poursuit aujourd’hui avec l’ambition affichée d’adapter l’offre de Cellier des Dauphins aux aspirations des nouveaux consommateurs ».

D’où le lancement en avril dernier d’une nouvelle collection intitulée Réserve. « Il s’agissait en fait de re-ventiler nos gammes. Nous avons bien entendu conservé Prestige qui est, si l’on peut dire, la vache à lait de l’entreprise [80 % des ventes en GMS] ; et puis, nous avons désormais cette nouvelle ligne de produits,  Réserve, qui est issue de sélections parcellaires ».

Pour ces nouvelles cuvées qui font la part belle à la syrah, l’idée est d’apporter de la fraicheur avec un sourcing plus orienté vers les Préalpes (Vinsobres, Puyméras, Nyons) et une vinification qualifiée de plus moderne avec de l’apport d’oxygène et un élevage sous bois. Le but étant d’avoir des profils très aromatiques, avec beaucoup de sucrosité et de rondeur. Les premières bouteilles de côtes-du-rhône siglées Réserve sont arrivées dans les rayons courant avril, en attendant les villages et crus.

Côté rosé, le Cellier des Dauphins s’est positionné en force bien avant l’effet de mode qui attire aujourd’hui les consommateurs : c’est même le premier producteur de la Vallée du Rhône puisque, sur les quelque 130 000 hl de côtes-du-rhône rosé du millésime 2018, l’Union avec ses caves en produit presque la moitié. L’UVCDR n’est pas non plus en reste sur le bio. Pour répondre à la demande, les gammes ont ainsi été revues avec le lancement cette année d’Origine bio de Cellier des Dauphins qui est un vin provenant de sélections parcellaires et des vinifications qui visent à retranscrire vraiment la pureté du fruit.

« Nous ne nous plaçons pas dans une course aux volumes ni aux approvisionnements, résume Laurent Reinteau, car avec nos 11caves, nous arrivons parfaitement à sourcer nos besoins. L’enjeu principal reste pour nous le succès des nouvelles cuvées qui doivent permettre de valoriser le travail de nos vignerons ».

Jean Calabrese

REPERES

1965 : naissance de l’Union des Vignerons des Côtes du Rhône. Deux ans plus tard, création de la marque Cellier des Dauphins

11 caves coopératives adhérentes à ce jour (Nyons, Puyméras, Richerenches, Saint-Maurice-sur-Eygues, Saint-Pantaléon-les-Vignes, Sainte-Cécile-les-Vignes, Sérignan-du-Comtat, Suze-la-Rousse, Tulette, Valréas et Vinsobres)

12 500 ha de vignoble dont 1 200 convertis en bio

90 millions d’euros de CA en 2018